
Le Musée national du Cambodge, situé au cœur de Phnom Penh, est le principal écrin consacré à l’art et à l’archéologie khmers. Inauguré en 1920, il abrite plus de 14 000 œuvres – sculptures, céramiques, bronzes – couvrant près de 2 000 ans d’histoire, du premier royaume de Funan à la fin de l’Empire angkorien. Véritable symbole de la renaissance culturelle cambodgienne, il attire chaque année des amateurs d’art, des chercheurs et des touristes du monde entier.
Une architecture inspirée du style khmer traditionnel
Genèse et construction
Conçu par l’architecte français George Groslier (1877–1945), fondateur du musée, le bâtiment combine briques rouges et toits à gradins inspirés des temples d’Angkor. L’inauguration a lieu en 1920 sous l’égide du gouverneur général de l’Indochine, marquant la première institution dédiée aux antiquités khmères.
Rénovations et extensions
Après des dommages pendant la guerre civile et la période khmère rouge, le musée a bénéficié, dès les années 1990, de vastes travaux de restauration soutenus par l’UNESCO et plusieurs ONG, lui redonnant son lustre originel.

Les collections : un voyage à travers 2 000 ans d’histoire
Sculptures en pierre
Le cœur de la collection se compose de sculptures en grès angkoriennes (IXᵉ–XVᵉ siècles) : bas-reliefs de Vishnou, linteaux de Banteay Srei, statues de Bouddha de Bayon et d’Angkor Wat. Chaque œuvre illustre la finesse et la spiritualité de l’orfèvrerie khmère.
Bronzes et céramiques
Des objets votifs en bronze – divinités hindoues, bodhisattvas – témoignent du savoir-faire des ateliers royaux. Les céramiques funaniennes (Ier–VIe siècles), exhumées lors de fouilles, éclairent les premiers échanges commerciaux de la région.
Arts traditionnels et ethnographie
Une aile est consacrée aux costumes traditionnels, instruments de musique et outils agricoles, offrant un panorama de la vie quotidienne et des rituels cambodgiens contemporains.

Prêt exceptionnel au Musée Guimet à Paris
Dans le cadre de l’exposition « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin » présentée au Musée national des arts asiatiques – Guimet du 30 avril au 8 septembre 2025, le Musée national du Cambodge a exceptionnellement prêté 126 pièces majeures. Parmi elles, le Vishnou couché du Mébon occidental et plusieurs dvarapalas, restaurés en 2024 grâce au mécénat de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine (ALIPH). Ce geste renforce la coopération culturelle entre Phnom Penh et Paris, permettant au public européen de redécouvrir ces trésors khmers dans un parcours chronologique exceptionnel.
Recherche, conservation et médiation
Centre de documentation et laboratoires
Le musée dispose d’un centre de recherche doté de laboratoires de restauration où sont étudiées et préservées les pièces fragiles, en partenariat avec l’École française d’Extrême-Orient et l’UNESCO.
Ateliers pédagogiques et visites guidées
Des ateliers pour enfants, visites thématiques (architecture khmère, iconographie bouddhique) et conférences régulières contribuent à sensibiliser le public local et international au patrimoine cambodgien.
H2 Informations pratiques pour la visite
- Adresse : 13, rue Preah Norodom, Phnom Penh
- Horaires : tous les jours de 8 h à 17 h (fermé le mardi)
- Tarif : environ 10 $ US, gratuit pour les enfants de moins de 12 ans et étudiants (justificatif)
- Accès : tuk-tuk ou taxi depuis le centre-ville, navettes régulières depuis les hôtels
H2 Pourquoi visiter le Musée national du Cambodge ?
- Authenticité : Le plus grand dépôt d’art khmer, en situation géographique et historique.
- Contexte : Situé à proximité du Palais royal et de Wat Phnom, il s’inscrit dans un circuit culturel majeur de Phnom Penh.
- Renaissance culturelle : Symbolise la résilience et la préservation de l’identité cambodgienne après des décennies de conflit.
- Recherche et formation : Centre académique reconnu pour les études khmères et l’archéologie d’Asie du Sud-Est.
Conclusion
Le Musée national du Cambodge demeure une étape incontournable pour comprendre la richesse et la diversité de l’art khmer. Grâce à ses collections prestigieuses, à son action pour la conservation et à la mise en lumière de ses trésors via des prêts internationaux comme celui du Musée Guimet, il reste le gardien du patrimoine cambodgien et un acteur essentiel de son rayonnement mondial.